Reconstruire le lycée

La réforme du lycée général de 2018 a détruit le lycée.

Le contrôle continu au baccalauréat, couplé à Parcoursup, génère un stress et une pression permanente. Chaque devoir rendu, chaque note obtenue, est susceptible de nous empêcher d’atteindre la formation et le métier de ses rêves. Le contrôle continu génère aussi des inégalités entre les élèves et entre les établissements. En effet, alors que certains peuvent être aidés pour un devoir à la maison et que d’autres non, la note sera comptée pour le baccalauréat. Aussi, la « réputation » de chaque établissement peut jouer sur la valeur qui sera donnée à une note par une université, puisqu’il n’y a plus d’épreuve commune.

Nous revendiquons la fin du contrôle continu pour le baccalauréat et la mise en place d’épreuves terminales communes à chaque élève, quel que soit son établissement, afin que tout le monde soit traité à égalité.

Les spécialités ont pour conséquence de désorganiser la vie au lycée. Désormais, il n’y a plus de groupe classe, ce qui rend plus difficile la sociabilité au lycée. Celles-ci génèrent des inégalités entre les établissements, car tous ne peuvent pas proposer l’ensemble des enseignements, rendant de fait impossible l’accès à certaines formations à des élèves en fonction de leurs lieux de vie. Aussi, alors qu’elles étaient censées permettre à chaque élève de choisir plus librement ce qu’ils voulaient faire, les spécialités ont renforcé les orientations en fonction du genre et de la classe sociale. Encore plus qu’avant, les filles abandonnent massivement les enseignements scientifiques, les privant ainsi de nombreux emplois à responsabilité dans la société. Les classes populaires font aussi encore moins qu’avant d’études scientifiques. Plus que de la liberté, ces spécialités ont apporté de l’hyperspécialisation, souvent peu choisie en raison de l’absence d’un accompagnement à l’orientation suffisant et de qualité. Avec Parcoursup, les conséquences du choix d’une spécialité ou de l’abandon d’une matière sont très importantes, puisqu’elles peuvent nous empêcher d’accéder à des formations.Nous pensons qu’il est trop tôt pour abandonner certaines matières dès la fin de la seconde, alors que nous ne savons parfois pas ce que nous voulons faire plus tard. Nous revendiquons donc qu’il y ait beaucoup plus de matières dans le tronc commun et que celui-ci soit beaucoup plus important que les spécialités dans la moyenne et pour le baccalauréat. C’est à l’université que nous pourrons nous spécialiser, le lycée doit rester un lieu d’apprentissages généraux et pluriels.